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"C’est scientifique: la bonne musique, c’est de la drogue"

Posted: 11 de jan. de 2011 | Publicada por AMC | Etiquetas: ,

por Arnaud Aubron


La bonne musique provoque le même sentiment d’euphorie que la cocaïne ou… le bon fromage. Tel est, en très résumé, le résultat d’expériences menées par une équipe de chercheurs dirigée par Valorie Salimpoor, de l’univesrité McGill, à Montréal, et publiées sur le site de Nature ce dimanche. D’après le Dr Salimpoor, citée par le Guardian:

« La musique, un stimulus abstrait, peut provoquer des sentiments d’euphorie ou de soif, similaires à des récompenses tangibles qui impliquent le système dopaminergique. »

Dans ces différents cas de figure, musique, nourriture, ou drogue, c’est le même circuit de récompense qui est mis en action, la libération du neurotransmetteur dopamine. Sauf que dans le cas de la musique, il s’agit d’une stimulation purement intellectuelle. Qui serait donc équivalente à une stimulation concrète, comme la drogue ou la nourriture. Elle stimulerait en fait le circuit de la récompense parce que l’auditeur doit suivre la séquence de notes pour l’apprécier:

« On ne pourrait pas mesurer le plaisir provoqué par un ton unique. Cependant, une série de sons simples évoluant dans le temps peut devenir une des expériences les plus agréables pour l’homme. C’est étonnant car cela laisse penser que notre cortex cérébral suit ces tonalités au fil du temps et qu’il doit y avoir une part de construction, d’anticipation, d’attente. »

Classique, rock, punk… Une dizaine de participants, âgés de 19 à 24 ans, ont été sélectionnés sur petite annonce avec un critère commun: avoir déjà éprouvé un frisson en écoutant de la musique. 217 personnes ont répondu. Chacun a choisi ses morceaux favoris, à condition qu’ils ne soient pas attachés à des souvenirs personnels particuliers (ce qui complique un peu la donne!). Deuxième difficulté: les morceaux ne devaient pas avoir de paroles, pour ne pas influencer le jury testé. Seul morceau à être revenu plusieurs fois dans les choix des candidats: l’Adagio pour cordes de Barber (dont, m’apprend Wikipedia, c’est l’oeuvre la plus connue) en version originale ou remix dance (ici en deep trance remix, vous n’êtes pas obligés d’écouter jusqu’à la fin):


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Pendant que les patients écoutaient leurs morceaux préférés, les chercheurs surveillaient leur rythme cardiaque, leur température, leur respiration ou encore leur transpiration. Une augmentation de la libération de dopamine de l’ordre de 6 à 9% (et même de 21% dans un cas) a été constatée lorsque chacun écoute sa musique préférée plutôt que de la musique choisie par d’autres. Les parties du cerveau stimulées étaient différentes selon que l’on se situait dans l’attente d’un « pic » musical ou pendant ce « pic ».
Dans des expériences précédents menées avec la cocaïne, l’augmentation de la dopamine dans le cerveau était de plus de 22%. De 6% avec de la bonne nourriture. Conclusion de la chercheuse:

« Si les états émotionnels induits par la musique peuvent conduire à la libération de dopamine, comme le montrent nos résultats, cela pourrait commencer à expliquer pourquoi les expériences musicales sont si valorisées. Ceci explique aussi pourquoi la musique peut être efficacement utilisée dans les rituels, le marketing ou les films à des fins de manipulation. »

Selon une précédente étude présentée fin 2008 à l’American Heart Association, l’écoute d’une musique choisie réduit la tension artérielle en amenant une dilatation des vaisseaux sanguins.


Cf. também:


  • «Scientists have found that the pleasurable experience of listening to music releases dopamine, a neurotransmitter in the brain important for more tangible pleasures associated with rewards such as food, drugs and sex. The new study from The Montreal Neurological Institute and Hospital – The Neuro at McGill University also reveals that even the anticipation of pleasurable music induces dopamine release [as is the case with food, drug, and sex cues]» aqui

  • «It is amazing that we can release dopamine in anticipation of something abstract, complex and not concrete. (...) This is the first study to show that dopamine can be released in response to an aesthetic stimulus». aqui

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