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Une marche de la "honte" à Bruxelles pour dénoncer l'impasse politique
Quelque 40 000 personnes ont, selon les organisateurs, pris part à un défilé dans les rues de Bruxelles, dimanche 23 janvier. Cette manifestation visait à protester contre l'impasse politique dans laquelle se trouve toujours la Belgique. La police a chiffré à 34 000 le nombre de manifestants. C'est bien plus que ce qu'espérait le comité "Shame" (Honte), né sur Internet et qui regroupait, au départ, quelques étudiants soucieux qu'un gouvernement soit enfin mis en place, sept mois après les élections législatives.
Sans véritable slogan, le défilé rassemblait des néerlandophones et des francophones de tous âges. Seule une minorité des participants était habillée de blanc, comme l'avaient demandé les promoteurs du projet. En revanche, un bon nombre de drapeaux belges étaient arborés, alors que les organisateurs avaient pourtant invité les participants à écarter ce symbole d'une Belgique unitaire aujourd'hui dépassée dans les faits.
Celle-ci se poursuit vaille que vaille, sous la conduite de Johan Vande Lanotte, le "conciliateur" remis en selle par le roi Albert II après sa démission, au début du mois de janvier. Le sénateur socialiste flamand poursuit des contacts séparés avec des partis des deux grandes communautés nationales pour tenter de trouver une issue à la crise institutionnelle. Une note de compromis qu'il avait élaborée a été rejetée par les deux principaux partis flamands.
La Nouvelle alliance flamande (NVA, droite indépendantiste) s'oppose tout à la fois à des propositions qu'elle juge trop favorables aux francophones et au principe même de la négociation à sept partis (trois francophones, quatre néerlandophones) qui garde les faveurs de M. Vande Lanotte.
Samedi 22 janvier, Bart De Wever, le président de la NVA, a invité ceux qui souhaitent exclure son parti d'un éventuel gouvernement à le "faire savoir". Il visait les manifestants de dimanche mais aussi les politiques tentés, selon lui, d'"instrumentaliser" ce défilé. "Si la NVA ne veut pas, ou n'ose pas, entrer au gouvernement, qu'elle le dise elle-même", a répliqué Caroline Gennez, la présidente du Parti socialiste flamand (SpA).
M. De Wever a aussi tenté de retourner l'argument de ceux qui soulignent les risques financiers liés à une prolongation de l'incertitude politique en ciblant "ceux qui préfèreraient que ce pays souffre de graves problèmes financiers plutôt que de le rénover en profondeur". Il s'en est également pris au "vieil immobilisme rouillé" que privilégieraient ses adversaires. Affirmant qu'il voulait, lui aussi, "une solution le plus vite possible", le leader indépendantiste a toutefois confirmé qu'il réclamait toujours une réforme institutionnelle de grande ampleur, de profondes réformes socio-économiques et une politique plus sévère en matière d'immigration.
Dimanche, l'une des représentantes francophones participant aux négociations, Joëlle Milquet, présidente du Centre démocrate humaniste, a invité M. De Wever à "oser s'engager" dans une véritable négociation mais à considérer, également, que les partis francophones ne pouvaient accepter la totalité de ses revendications. "Car alors il n'y aurait plus de Belgique", a-t-elle souligné.
publicado no Le Monde a 23.01.11
Cf. também:
Les faits En Belgique, un début de mobilisation citoyenne face à la crise politique
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